Non Solo Pasta

Coup de fil de Laura, Allora, que cazzo fai con Arafat!?! Elle se marre, en Italie on ne parle que de ça et de l'hospitalité française. Elle me demande si je vais aller le voir sur son lit d'hopital, comme Chirac, je lui promets que la semaine prochaine, entre Le Pulp et le Louvre j'essaierai. On s'était pas eu au téléphone depuis quelques temps, elle me parle de sa statistique qui n'en finit pas, du sujet de son mémoire qui me rappelle le mien, de ses coincidences qui me font l'aimer plus encore. Je l'écoute me parler de Mauricio le florentin, le patron du bar ou on allait souvent. Des bières impayées, du dernier verre qu'elle avait pas envie de finir sur place et qu'elle ramenait chez elle... Je l'écoute et je vois devant moi défiler les images de l'été. Je nous revois sur le sable, cachées des regards, dans l'eau trop douce du lac, fumer une dernière cigarette et filer à Viterbo à la tombée de la nuit, rejoindre Alessio, Mara et les autres, se retrouver avec Diego et sa tête de vikking dans les Acqua Calde une nuit sans lune, quand on a pour seul repère les incandescences des cigarettes cernées par une chappe de vapeur, une eau à 38°, aucune lumière exceptées celles des phares des voitures garées plus loin, les autoradio callés sur Vasco Rossi qui hurle son refrain Come Stai, (leur Johnny à eux, fasciste, qu'on entend partout dans les pub, les bars, sur les lèvres ... ) autour de nous des ombres et des corps qui se frolent, rempent et sortent hors de l'eau pour revenir avec un joint ou du red bull, per cortesia Laura, da me la birra...

Elle promet d'écrire plus souvent, je sais pourtant qu'elle est plus agile avec ses doigts qu'avec une plume, je vais salement regarder mon facteur de travers, sans trop y croire quand même.

Je lui promets de mon côté d'envoyer une carte postale de Paris, et d'emmener Yasser en bateau-mouche, oui je ferai de mon mieux.

On verra une autre fois pour se revoir.